Le système d’élevage mobile constitue encore le modèle dominant de développement de la production animale en Afrique de l’Ouest. Selon (CSAO-OCDE, CEDEAO, 2008)[1], il impliquerait entre 70 et 90% du cheptel bovin et 30 à 40% de celui des petits ruminants dans la zone sahélienne en Afrique de l’Ouest. Il est caractérisé par des déplacements fréquents sur des distances variables selon les régions et les écosystèmes naturels pour s’adapter à la saisonnalité des ressources naturelles, notamment du pâturage et de l’eau.

L’élevage transhumant reste un mode de vie et de production, une source essentielle de sécurité alimentaire et nutritionnelle et de revenus pour les populations riveraines et au-delà des collectivités et des États. Il assure une certaine contribution à

la sauvegarde de l’environnement. Il est aussi garant de la survie de millions d’êtres humains dont les moyens d’existence au quotidien en dépendent

C’est dans cette perspective que s’inscrivent, non seulement la décision A/DEC.5/10/98 qui encadre l’exercice de la transhumance entre les Etats membres de la CEDEAO, mais aussi le règlement C/REG.3/01/03 /2003 qui accompagne la mise en œuvre de cette décision.  Ces deux instruments juridiques visent à faire du pastoralisme et de la transhumance transfrontalière, un instrument de promotion du développement du sous-secteur de l’élevage, notamment du pastoralisme et de promotion de l’intégration économique régionale.

L’Accord sur la gestion et l’organisation de la transhumance transfrontalière entre la région de Maradi au Niger et l’État de Katsina en République Fédérale du Nigéria intervenu le 25 juillet 2017 porte toute sa signification pour la libre circulation des personnes et de leurs biens dans cet espace. Il traduit la vision partagée d’un mode d’élevage commun axé sur la transhumance transfrontalière entre les autorités de Maradi et de Katsina et par-delà elles, celles du Niger et du Nigeria

                                                                                                     

 

L’Accord Bilatéral est doté d’un plan d’actions triennal et d’instances décisionnelles et d’exécution, dont le Comité Technique bilatéral et les Groupes thématiques chargés de sa mise en œuvre et de l’atteinte des objectifs visés.

Les ateliers de capitalisation et auto-évaluation conduits pendant la première phase ont ressorti que l’une des grosses problématiques à adresser demeure l’insuffisance de préparation des pasteurs candidats à la transhumance. Cette dernière s’explique en partie par une méconnaissance des textes par les acteurs. En effet, à la suite des efforts déployés en matière de vulgarisation des textes et d’encadrement des éleveurs candidats à la transhumance, de nombreux incidents, heurts et conflits sont signalés dans les zones d’accueil et parfois le long des couloirs empruntés par les animaux.

Cette situation suggère, soit que les efforts ne ciblent pas bien les parties prenantes impliquées dans l’utilisation des ressources partagées, soit que les méthodes et démarches mises en œuvre ne sont pas suffisamment adéquates.

De même, le contexte dans lequel se déroule la transhumance a beaucoup évolué ces dernières années. En effet, l’insécurité sur les personnes et les biens qui touche les pays sahéliens et les Etats des franges septentrionales du Nigeria constitue un obstacle majeur, une contrainte supplémentaire à la mobilité transfrontalière du cheptel dans cette partie charnière des échanges entre les deux pays.

 Le contexte est aussi marqué par un fort engagement des autorités politiques du Niger et du Nigeria quant à la gestion du pastoralisme. Alors que le Nigeria au moyen de son plan de la transformation de l’élevage veut promouvoir le ranching et y abriter 40% de son cheptel à l’horizon 2027, le Niger s’est engagé à dynamiser son Comité National de Transhumance pour un meilleur encadrement du pastoralisme tant intérieur que dans sa coopération avec ses voisins.

C’est au regard de ce contexte, que les responsables de l’Accord de coopération transfrontalière Maradi-Katsina ont planifié de réaliser le bilan de cet instrument en lui associant d’autres activités de sensibilisation.

De commun accord, ils ont décidé d’inscrire ces activités dans le cadre des initiatives portées tant par des projets régionaux, notamment le PEPISAO financé par l’AFD, le PREDIP et précisément le PRODIATA financé par l’Union européenne, le PRAPS financé par la Banque Mondiale, le MOPSS financé par ASDI, le Réseau Billital Maroobé et le Gouvernement de la République du Niger, qui visent à dynamiser les cadres de coopération transfrontalière pour asseoir les bases d’une mobilité apaisée du cheptel.

Il s’agit donc d’organiser une semaine pastorale sous l’égide du Secrétariat de l’accord de Coopération transfrontalière Maradi - Katsina, du Comité National de Transhumance du  Niger, du RBM et  en partenariat avec les projets régionaux PEPISAO, PREDIP/PRODIATA et PRAPS2, comprenant trois sessions importantes :

 

une session de formation des journalistes non seulement des journalistes des radios communautaires de la région de Maradi, de l’Etat fédéré de Katsina, mais aussi de l’ORTN. Cette session qui intéresse une trentaine de professionnels des média, vise à renforcer leur capacité d’investigation, de production et de diffusion d’informations crédibles, sensibles aux conflits liés à l’accès aux ressources naturelles par les différents acteurs et de contribuer à travers leur communication à une utilisation consensuelle et apaisée des ressources. Conformément au standard déroulé à ce jour, cette session durera cinq jours ;

 

une session dédiée au bilan de l’accord de coopération Maradi Katsina. A ce bilan qui mobilisera les acteurs locaux, seront adossées deux activités importantes : (i) la formation des leaders et des éleveurs sur les textes règlementant l’exercice de la transhumance et (ii) la diffusion via les radios communautaires des textes règlementant la transhumance et la préparation des éleveurs à cette activité. Cette dernière activité sera réalisée en cohérence avec celles en cours, déployées par le SIRP. Ces activités seront conduites pendant deux jours et demi en parallèle à la session de formation des journalistes ;

 

une session de concertation politique de haut niveau impliquant des responsables locaux, nationaux et régionaux impliqués dans la gestion de la transhumance. Cette session qui va statuer sur les modalités de mise en œuvre des recommandations de l’évaluation de l’accord de Maradi - Katsina, sera focalisée sur l’animation d’un panel par les Gouverneurs de Maradi, de Katsina, de Tahoua, de Zinder et de Zanfara et le Ministre de l’élevage porte-parole du Gouvernement du Niger ; le Secrétaire exécutif du CILSS et les présidents des commissions nationales des frontières du Niger et du Nigeria, sur les questions sécuritaires. Elle sera introduite par deux présentations, celle du RBM restituant les résultats de l’étude se rapportant à l’incidence de l’insécurité sur l’économie pastorale et la mobilité des éleveurs et du bétail et celle du responsable du CNT. Elle durera une demi-journée

 

La semaine pastorale s'est déroulé du 09 au 14 Mai 2022 à Maradi (Niger), et à abriter :

- La formation des journalistes des radios communautaires et télévisions de la zone transfrontalière Maradi- Katsina, sur les enjeux du pastoralisme et journalisme sensible au conflit.

- Le bilan de l'accord cadre Maradi Katsina

- La concertation politique de haut niveau sur l'insécurité et la mobilité du cheptel entre le Nigeria et le Niger.

Première activité, ce 09 Mai 2022, lancement de la formation des journalistes des radios communautaires et télévisions de la zone transfrontalière Maradi- Katsina.

Activité co-organisée par le CILSS et le RBM, avec l'organisation AREN - MARADI, membre du réseau #RBM

La formation bénéficie de l'appui financier de la #CEDEAO , L'#UnionEuropéenne (PRODIATA), CILSS ( #PRAPS), ASDI (#MOPSS) , FIDA (SD3C), #G5SAHEL.

 Vous retrouverez en fin de cette article, les différents documents produits ainsi que les éléments vidéo relative à l'évenement: 

 Couvertures vidéos: 

 https://youtu.be/eW1rV9pj0n0 

https://youtu.be/dY3rAI7Wzn4 

 

 

Mission du RBM

Le Réseau Billital Maroobè est un cadre régional de référence des éleveurs et pasteurs qui œuvre pour la défense des intérêts de ses membres au plan économique, politique, social et culturel

Vision du RBM

visionLe Réseau Billital Maroobè est convaincu que le pastoralisme, fondé sur la mobilité spatiale et saisonnière, représente une forme essentielle de   production par son apport économique, social, culturel et écologique aux zones arides et semi-arides où d’autres formes de production sont très aléatoires, voire impossible.

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