Le RBM, organise les 21 et 22 décembre à Maradi, au Niger, l’atelier national de validation du diagnostic du Plan Stratégique (PS 2023-2028) et de définition des orientations stratégiques.
Cette rencontre regroupe divers acteurs, tels que les leaders et points focaux des Organisations Pastorales membres du réseau dans les deux pays (Niger et Nigéria), les représentants des institutions publiques tel que le Ministère de l'élevage, la Commission foncière mais aussi des organisations de la société civile, et des projets/programmes partenaires, les personnes ressources et l'équipe de la CTR-RBM.
L’objectif de cet atelier est de recueillir des commentaires, suggestions, et contributions des participants du Niger et du Nigéria pour amender et améliorer le document de diagnostic, favorisant ainsi une compréhension partagée et un consensus sur les éléments d’analyse liés aux contraintes, défis majeurs, ainsi que les leviers d’actions du RBM
La cérémonie d’ouverture a été présidée par Dr Mahamane A. Soumaila, Directeur Régional de l’Élevage de Maradi.
Dans le cadre des "𝟭𝟲 𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀 𝗱𝗲 𝗺𝗼𝗯𝗶𝗹𝗶𝘀𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗹𝗲𝘀 𝘃𝗶𝗼𝗹𝗲𝗻𝗰𝗲𝘀 𝗳𝗮𝗶𝘁𝗲𝘀 𝗮𝘂𝘅 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲𝘀" et de leur engagement à contribuer à la lutte contre les violences basées sur le genre en milieu pastoral et agropastoral, les Jeunes Ambassadeurs et Ambassadrices du Pastoralisme (JAP) organisent un panel en ligne sur le thème : ‹‹ 𝗜𝗻𝘃𝗲𝘀𝘁𝗶𝗿 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗽𝗿𝗲́𝘃𝗲𝗻𝗶𝗿 𝗹𝗮 𝘃𝗶𝗼𝗹𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗮̀ 𝗹’𝗲́𝗴𝗮𝗿𝗱 𝗱𝗲𝘀 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝗱𝗲𝘀 𝗳𝗶𝗹𝗹𝗲𝘀 𝗲𝗻 𝗺𝗶𝗹𝗶𝗲𝘂 𝗽𝗮𝘀𝘁𝗼𝗿𝗮𝗹 𝗲𝘁 𝗮𝗴𝗿𝗼𝗽𝗮𝘀𝘁𝗼𝗿𝗮𝗹 ››
𝗗𝗮𝘁𝗲 : Jeudi 14 décembre 2023
𝗛𝗲𝘂𝗿𝗲 : 9h - 11h GMT
𝗟𝗶𝗲𝘂 : Zoom
𝗣𝗼𝘂𝗿 𝗿𝗲𝗷𝗼𝗶𝗻𝗱𝗿𝗲 𝗹𝗮 𝗿𝗲́𝘂𝗻𝗶𝗼𝗻 𝗭𝗼𝗼𝗺 :
[https://us02web.zoom.us/j/84092507185?pwd=b1JxY2JMMzJpdGNUQ1JVWmxqakJsdz09](https://us02web.zoom.us/j/84092507185?pwd=b1JxY2JMMzJpdGNUQ1JVWmxqakJsdz09)
𝗜𝗗 𝗱𝗲 𝗿𝗲́𝘂𝗻𝗶𝗼𝗻 : 840 9250 7185
𝗖𝗼𝗱𝗲 𝘀𝗲𝗰𝗿𝗲𝘁 : 714802
Les JAP, ce sont des jeunes leaders issus des zones pastorales et agropastorales qui s'engagent en faveur d'un pastoralisme transhumant, juste et durable en Afrique de l'Ouest et du Centre
Clôture des 16 jours de sensibilisation : Le RBM renforce son engagement contre les violences faites aux femmes en milieu pastoral et agropastoral
En ce 10 décembre, marquant la commémoration de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme, nous clôturons les 16 jours de sensibilisation contre les Violences Faites aux Femmes et aux Filles. Cette campagne met en avant l'importance cruciale de l'engagement continu du RBM en faveur des droits des femmes en milieu pastoral et agropastoral. Les 16 jours de sensibilisation ont été un témoignage de résilience et de détermination, mais aussi de la volonté du RBM à lutter contre la violence basée sur le genre dans le milieu pastoral et agropastoral. Cet engagement continu est essentiel pour créer un pastoralisme sans violence, où les droits de tous, indépendamment du genre, sont respectés. Merci à tous ceux qui ont contribué à cette campagne, et rappelons nous que chaque jour offre une nouvelle opportunité d'avancer vers un monde plus équitable et juste. Ensemble, nous sommes une force de changement.
Le thème du jour est la solidarité et le soutien mutuel, notamment la solidarité entre femmes pasteurs. Elle sollicite également des conseils parmi les femmes et les hommes de la communauté pour résoudre des problèmes collectifs, tels que la prévention du vol de bétail, par exemple. Pour obtenir divers avis et se forger sa propre opinion, la femme pasteur recherche des conseils auprès des personnes qu'elle connaît, que ce soit au sein ou en dehors de sa famille.
Un exemple concret de solidarité est illustré par ces femmes qui ont sollicité le soutien de leur coépouse pour la vente de fromage, générant ainsi des revenus. Cela témoigne d'une forme de solidarité au sein d'une famille d'éleveur. L'une d'entre elle nous raconte
« La transformation du lait en fromage
Depuis 2020 que nous sommes ici, moi je parcours 5km pour aller prendre le lait puisque nos bœufs étaient au fleuve parce qu’ici il n'y avait pas de place pour qu'ils restent. J'allais prendre le lait et revenir faire mon fromage pour aller revendre au marché. C’est avec ça que je nourris mes enfants, paye la scolarité, l’habillement. Donc je me réjouis beaucoup avec ça. À un moment donné, mes coépouses ont vu que cela marche vraiment et je profite de ça. Elles m'ont approché pour dire que quand je fabrique de les revendre aussi : elles vont aller aussi vendre au marché et profiter. C'est comme ça que j'ai fait et jusqu’à maintenant nous sommes toutes devenues femmes transformatrices du lait en fromage. C’est avec cet argent que j'ai pu acheter deux bœufs. Aujourd'hui je rends grâce à Dieu. Mes coépouses ont aussi acheté des chèvres, d'autres des moutons grâce à mon fromage ».
L'exemple concret de ces femmes s'unissant pour vendre du fromage et générer des revenus illustre parfaitement la puissance de la solidarité. En travaillant main dans la main et en partageant les responsabilités, elles créent un environnement propice à la croissance et au bien-être des éleveurs. Cette histoire encourage à cultiver davantage la solidarité, rappelant que l'unité et le soutien mutuel sont des éléments clés pour surmonter les défis et construire un avenir commun prospère.
Le thème du jour est la santé et le bien-être. Les femmes peuvent contribuer à l'amélioration et au bien-être de leurs communautés si elles bénéficient de notre accompagnement. Le RBM vous partage l'histoire d'une femme qui, grâce au soutien de ses parents, est devenue sage-femme et aide les femmes du village à accoucher
« Je suis née dans un village où les filles n'ont pas le droit d'aller à l'école, parce qu’ils pensent que lorsqu'une fille va à l'école, elle ne trouvera pas un mari pour se marier et que l'éducation des filles est inutile. Et donc je veux leur prouver le contraire, alors un jour la sœur de ma mère est venue dans notre village et j'ai insisté pour que je puisse la suivre. Et elle s'est bien entendue avec moi, elle m'a emmené en ville et m'a inscrite à l'école. Je suis devenue une sage-femme bien connue dans notre communauté et je retourne dans notre village où j'aide toutes les femmes enceintes du village à accoucher en toute sécurité. Et maintenant, les gens de mon village sont super fiers de moi ». Une fille d'éleveur devenue sage-femme
Son histoire inspire désormais les parents à soutenir leurs enfants dans leur désir d'aller à l'école et de poursuivre leurs rêves
Explorons le thème de l'autonomisation économique, en mettant particulièrement l'accent sur les initiatives visant à autonomiser économiquement les jeunes filles. Embarquez dans l'histoire "Ma passion était l'élevage" d'une jeune bergère qui, dès l'âge de 13 ans, a tracé son chemin à travers les pâturages, démontrant sa passion pour l'élevage et son engagement envers l'autonomie financière
« Ma passion était l'élevage
À partir de 13 ans je suis devenue une bergère et j'effectuais déjà le pâturage moi étant une fille, je pouvais faire 15 kilomètres à pied. Je n'avais pas d'animaux mais je m'occupais de ce qui appartenait à mon père et mère. En fait l'élevage était ma passion et comme je suis une fille d'éleveur aussi je ne trouve pas l’intérêt de laisser mes parents payer d'autres personnes pour que nos animaux soient surveillés vu que je pouvais le faire. Heureusement je me suis mariée vers 18 ans dans un autre village qui m'obligeait d'abandonner le métier mais dès mon arrivée chez mon mari, j'ai continué l'élevage avec un petit nombre des ovins pour me sentir à l'aise (Rires). En tout cas mon option n'est pas regrettable ».
Analyse issue de la Recherche-action Mosaïque des femmes pasteurs : Les femmes les plus jeunes interrogées (moins de 25 ans) aspirent à acquérir des compétences pratiques qui leur permettront de travailler et de générer un revenu à court terme. Elles expriment le désir d'être éduquées, non seulement pour se prémunir contre les arnaques, mais aussi pour obtenir une indépendance financière.
Dans le cadre de notre campagne, nous abordons aujourd'hui le thème du Dialogue Inter-Générationnel, notamment l'échange entre les générations dans le but de prévenir la violence dans le milieu pastoral et agropastoral
Pour mener la recherche-action sur la mosaïque des femmes pasteurs, le RBM a fait confiance à 18 jeunes ambassadeurs du Pastoralisme de 9 pays. Leur mission consistait à aller à la rencontre de femmes et d'hommes pasteurs afin d'explorer le rôle, les motivations et les stratégies des femmes pasteurs. Leur capacité à engager un dialogue avec les femmes et les hommes à la base, en les écoutant véritablement (parfois un entretien durait 2 heures pour vraiment écouter de ce que la personne avait à raconter, et non pas seulement ce que « le chercheur veut entendre ») a été démonstrative de la qualité de la relation entre jeunes et femmes. L’expérience a aussi été transformatrice pour les jeunes mobilisés qui « ont découvert » la force des femmes qui les entourent.
Dans le cadre de la campagne de lutte contre les violences faites aux femmes, nous avons exploité le travail réalisé par les jeunes ambassadeurs du pastoralisme.
En lien avec la thématique de la résilience, le RBM vous invite à découvrir des témoignages inspirants de femmes pasteurs qui font preuve d'une grande résilience. Dans le milieu pastoral et agropastoral, les femmes sont confrontées quotidiennement aux violences basées sur le genre. Malgré ces défis, ces femmes courageuses, persévérantes et résilientes poursuivent leur chemin avec l'espoir d'un lendemain meilleur
Plongeons aujourd'hui dans l'univers de ces femmes pasteurs résilientes à travers les témoignages issus de la Recherche-Action "La mosaïque des femmes pasteurs", menée par le RBM. Nous débutons ce voyage avec le témoignage d'une femme courageuse qui partage son expérience de résilience après le décès de son époux
« Les choses peuvent changer. Je suis veuve, mon mari est décédé il y a 13 ans et m'a laissé 4 enfants. La vie n'a pas été facile pour moi en tant que mère célibataire, j'ai dû traverser beaucoup d'épreuves pour nous maintenir en vie, mes enfants et moi. À ce moment-là, je n'avais rien à faire car je souffrais profondément de la perte de mon mari. C'est alors que j'ai eu l'idée de vendre du lait. C'est ainsi que j'ai commencé à collecter du lait auprès des femmes de ma communauté et, parfois, si le lait ne me suffisait pas, j'allais même en chercher dans les localités voisines. En tant qu'agropastoralisme, la seule activité à laquelle je pense est la vente de lait. À partir de là, la vie a changé. J'ai pu prendre soin de mes enfants, de moi-même et même des besoins de mon entourage. Au cours de ma vie, j'ai réalisé que tout ce qu'un homme peut faire, une femme peut le faire encore mieux. Aujourd'hui, Alhamdullila, je vis heureuse avec ma famille et je n'ai aucun problème ».
À l'âge de 20 ans, elle a façonné son parcours de résilience au sein d'un mariage polygame, faisant face aux pressions familiales et aux violences basées sur le genre. Elle a dû batailler pour son droit à la santé maternelle et à la protection pendant sa grossesse
« J'ai 20 ans et j'ai été mariée à un homme qui a deux femmes. Lorsque je suis tombée enceinte la première fois, j'ai fait une fausse couche, parce que je n'ai pas compris et j'ai réalisé que je ne pouvais pas travailler si j'étais enceinte. La deuxième fois que je suis tombée enceinte, je me suis rendue à l'hôpital et le médecin m'a conseillé de ne pas faire beaucoup de travail, comme cuisiner et transporter des marchandises lourdes, et d'arrêter de coucher avec mon mari pendant au moins trois mois. Lorsque j'en ai parlé à mon mari, il a d'abord accepté, mais plus tard, sous la pression de ses deux épouses qui voulaient que je travaille, il m'a demandé de continuer. Je l'ai supplié de me laisser me reposer comme le médecin me l'avait conseillé, mais il a refusé. J'ai pris une mesure en retournant à l'hôpital et j'en ai parlé au médecin. Il a invité mon mari et lui a dit qu'il devait me laisser me reposer pendant 3 mois. Pour éviter ce qui s'était passé lors de ma première grossesse, je suis retournée dans ma famille et je leur ai raconté ce qui s'était passé. J'ai été convoquée à une réunion de famille. Finalement, il n'a pas accepté mais a posé comme condition que je reste dans ma famille jusqu'à la fin des 3 mois. J'ai accepté et ma famille a continué à s'occuper de moi pendant 3 mois, puis je suis retournée chez lui. J'ai finalement accouché d'un petit garçon plein de vie au cours des deux derniers mois et je suis très heureuse de voir mon enfant ».
Chassée par sa belle-mère après une décennie de mariage sans enfants, cette femme a enduré humiliations et pressions, son mari prenant finalement une deuxième épouse sous la pression de sa mère, a conduit à la fin de leur union
« Ma belle-mère m'a chassée de la maison de mon mari parce que je ne pouvais pas lui donner de petits-enfants. J'ai été mariée à mon mari pendant dix ans et nous n'avons pas eu d'enfants. Sa mère n'arrêtait pas de m'importuner et de me maltraiter, avec toutes sortes d'insultes. Elle lui a demandé de prendre une deuxième femme, ce qu'il a refusé, et c'est ce qui l'a rendue encore plus furieuse. Un jour, elle est venue chez nous et a commencé à jeter mes affaires hors de la maison. Elle a demandé à mon mari, son fils, de divorcer, ce qu'il a fait et ils m'ont jetée dehors. Elle lui a trouvé une deuxième femme et à partir de là, j'ai commencé à vivre une vie épouvantable. Je suis donc retournée chez mes parents et ma mère a vendu une de ses terres et m'a emmenée à l'hôpital pour un bilan de santé. On m'a soignée et on a découvert qu'il s'agissait d'un problème mineur ».
En plus de faire preuve de résilience, ces témoignages nous montrent que les femmes pasteurs sont des modèles de lutte contre les violences basées sur le genre dans leur milieu.
diapoMaroobe
Le Réseau Billital Maroobè est un cadre régional de référence des éleveurs et pasteurs qui œuvre pour la défense des intérêts de ses membres au plan économique, politique, social et culturel
Le Réseau Billital Maroobè est convaincu que le pastoralisme, fondé sur la mobilité spatiale et saisonnière, représente une forme essentielle de production par son apport économique, social, culturel et écologique aux zones arides et semi-arides où d’autres formes de production sont très aléatoires, voire impossible.