Un éleveur burkinabé, résidant à Fada N’Gourma au Burkina Faso, a pu récupérer son troupeau, qui avait été saisi par les autorités togolaises dans le canton de Mougou, en préfecture d’Oti-Sud. Bien qu’il ne vive pas lui-même au Togo, sa famille, et plus précisément ses enfants, y gèrent son troupeau depuis plus de 15 ans. Le bétail, présent depuis longtemps dans la région, a été saisi suite à des soupçons de complicité avec une famille voisine accusée d’activités malveillantes.

Cette affaire a pris une tournure complexe lorsque cinq des enfants de l’éleveur ont été arrêtés avant la saisie du troupeau. Grâce à l’intervention des leaders d’éleveurs locaux, trois des cinq enfants ont été libérés le 12 février 2025. Cependant, un point de friction est apparu sur le nombre du cheptel : l’éleveur avait estimé son troupeau entre 140 et 150 têtes, tandis que lors du comptage, les autorités ont recensé plus de 256 bœufs et environ 133 moutons. Cette divergence a renforcé les suspicions à son encontre et a conduit à la saisi du bétail le lundi 17 février 2025.

Cette situation a suscité l’intervention des leaders d’éleveurs « Rugga », qui ont sollicité le RBM afin d’engager un dialogue constructif avec les autorités togolaises en vue d’une issue favorable. Conformément à sa mission de défense des intérêts socio-économiques, politiques et culturels de ses membres, le RBM a entrepris des démarches visant à clarifier la situation. Après plusieurs échanges et une analyse approfondie du dossier, les autorités togolaises ont conclu qu’aucune charge ne pouvait être retenue contre l’éleveur concerné. En conséquence, ce 20 février 2025, son troupeau lui a été restitué.

Cette issue a été largement saluée par les acteurs impliqués, notamment par le Rugga de Mango, qui a tenu à remercier les autorités togolaises pour leur écoute et leur volonté de dialoguer avec les éleveurs, ce qui a permis la résolution de cette situation. « C’est ce type de relation que nous souhaitons entre les éleveurs et les autorités. Une relation basée sur la confiance, la communication et la recherche de solutions mutuelles », a déclaré le vice-président des Rugga du Togo dans un message vocal WhatsApp adressé aux autorités togolaises.

Au-delà de ce cas particulier, ce leader d’éleveurs a appelé les éleveurs à maintenir une collaboration étroite avec les autorités, car selon lui, « la prévention et le dialogue sont les garants d’une bonne résolution des conflits dans ce contexte d’insécurité, surtout dans le secteur de l’élevage ». Il a aussi rappelé le rôle des éleveurs dans la stabilité sociale, affirmant que « sans paix, les éleveurs sont les premiers à en subir les conséquences ».

Il a terminé ses propos en exhortant les éleveurs à être transparents et à respecter les règles en vigueur afin d’éviter des situations similaires à l’avenir. « Cet éleveur a pu récupérer son bétail car, après vérification, rien n’a été retenu contre lui. Il est essentiel que chacun soit en règle et adopte une posture claire sur tous les plans », a-t-il conclu.

Ce dossier souligne une fois de plus l’importance d’un dialogue constructif entre les communautés pastorales et les autorités locales afin de préserver la cohésion sociale et les moyens de subsistance des éleveurs tout en garantissant un climat de confiance mutuelle.