Au Sahel, le fonctionnement des systèmes de production ruraux a reposé pendant longtemps sur la valorisation de la complémentarité entre les zones pastorales, agropastorales et agricoles. L’abondance relative des ressources naturelles qui permettait auparavant d’assurer correctement l’alimentation du bétail
a fait place, depuis plusieurs décennies, à des campagnes pastorales de plus en plus déficitaires, en raison de l’effet combiné des facteurs naturels et anthropiques. Actuellement, on constate que les dynamiques autour de la mise en valeur des terres et des ressources renouvelables se caractérisent par une concurrence aiguë entre les usagers des espaces ruraux qui engendre plusieurs conséquences, notamment la mise à l’écart territoriale du système d’élevage mobile. En outre, les inégalités sociales et l’iniquité dans l’accès aux ressources naturelles aggravées par l’entrée de nouveaux acteurs dans les dynamiques foncières (agro-business, industrie minière, promotion immobilière, etc.) constituent un terreau favorable à l’exploitation, à des fins politiques ou religieuses, des sentiments de frustration des populations locales qui sont dépossédées de leurs droits fonciers.
La recherche-action sur le « pastoralisme et l’insécurité en milieu pastoral » a été conduite en 2020 auprès de 1 898 éleveurs répartis dans 7 pays et 23 régions administratives du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. L’étude a été focalisée sur le recueil de la perception que les éleveurs ont de leurs rapports avec les groupes armés non étatiques, les forces de défense et de sécurité et les autorités administratives, mais aussi sur la manière dont ils appréhendent l’avenir de l’élevage mobile. Les informations collectées s’articulent autour des axes ci-après :
Durant trois jours, plusieurs acteurs pastoraux de differents pays ont été réunis du 27 au 29 Mai 2021 à Niamey pour suivre les résultats de l'étude.
L’objectif général de la rencontre des éleveurs est de présenter et de discuter les résultats de l’étude portant sur le pastoralisme et l’insécurité en milieu pastoral, afin de favoriser leur enrichissement et leur appropriation par les mandataires des organisations d’éleveurs.
Au termes de ces trois jours de travaux et de reflexions, des propositions et ds alternatives ont été proposeés par les participants le tout synthétisé dans un communiqué intitulé l'appel de Niamey. Vous retrouverez cet appel en lien de telechargement fin de cet article.
Une délégation des membres du Réseau des éleveurs et pasteurs africains Bilital Maroobe (RBM), a été reçue en audience, au palais de la présidence, par le Chef de l’Etat, SE Mohamed Bazoum, pour partager avec les resultats des reflexion. En partageant les grands axes du document avec le Chef de l’Etat, les éleveurs et pasteurs ont en effet sollicité le soutien du Président Bazoum à plaider auprès de ses pairs du G5 Sahel, de la CEDEAO et de l’Union Africaine, en faveur du pastoralisme. «Le président a pris notre compte rendu de bon cœur et il nous a promis, malgré le fait que c’est difficile, de nous accompagner dans la recherche des solutions», se réjouit le Secrétaire permanent du Réseau des éleveurs et pasteurs africains Bilital Maroobe (RBM), M. Dodo Boureima. A noter que cette audience s’est déroulée en présence du ministre d’Etat, ministre chargé des Affaires étrangères et de la coopération, M. Hassoumi Massoudou.
Lien de telechargement: APPEL DE NIAMEY
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Le Réseau Billital Maroobè est un cadre régional de référence des éleveurs et pasteurs qui œuvre pour la défense des intérêts de ses membres au plan économique, politique, social et culturel
Le Réseau Billital Maroobè est convaincu que le pastoralisme, fondé sur la mobilité spatiale et saisonnière, représente une forme essentielle de production par son apport économique, social, culturel et écologique aux zones arides et semi-arides où d’autres formes de production sont très aléatoires, voire impossible.