A l’initiative conjointe des projets pastoraux du CILSS (PRAPS-2, PREDIP, PEPISAO), du RBM, de Acting For Life (AFL) de Care International et du MOPSS, se sont tenus du 28 au 30 Juin 2022 à Korhogo en République de Côte d’Ivoire, les travaux de l’Atelier sur le thème Agropastoralisme dans les territoires transfrontaliers Mali-Burkina Faso-Côte d’Ivoire : Gestion, perspectives et enjeux. Les travaux de l’Atelier ont été placés sous le patronage de M. Kouassi Detto Marcelin, Sous-Préfet de Korhogo, agissant au nom du Préfet du département et de la région de Poro. La cérémonie d’ouverture officielle a été successivement marquée par six (6) allocutions préliminaires dont celles du Maire de Korhogo, du représentant de Acting For Life, du représentant des OP de l’espace transfrontalier, du Secrétaire Permanent du CONACILSS et du représentant du Ministre des Ressources Animales et Halieutiques de la République de Côte d’Ivoire. Le discours du Sous-Préfet a consacré l’ouverture officielle des travaux.

 Dans un contexte où  la mise en œuvre de différents programmes sous régionaux intervenants sur le pastoralisme en

Afrique de l’ouest (PRAPS/PREDIP/PEPISAO), le besoin de poursuivre une réflexion commune autour des questions de gestion, de perspectives et d’enjeux liés à l’agropastoralisme sur les territoires transfrontaliers Mali/Burkina Faso/Côte d’Ivoire, s’est progressivement imposé afin d’assurer un dialogue entre acteurs et une cohérence entre les différentes interventions de chaque côté des frontières. Cette bande transfrontalière se singularise par l’existence de différentes structures / mécanismes de gestion en lien, directement ou indirectement avec la filière agropastorale :

• Une coopération transfrontalière « SKBo »
• Des InterCollectivités (IC)).
• Une plateforme d’innovation
• Les Comités régionaux de transhumances

Ces différentes initiatives s’inscrivent dans un contexte de très fortement dégradation de la situation sécuritaire ces dernières années, et particulièrement depuis 2020 le long de la frontière BF – RCI, renforçant l’intérêt stratégique de cette zone d’intervention transfrontalière.

                                                                                       

Début 2022, on dénombre officiellement plus de 39.000 Personnes Déplacées Internes (PDI) dans les deux régions sud du Burkina Faso et plus de 7.000 réfugiés burkinabés présents dans la localité de Tougbo, département de Téhini, région du Bounkani au nord de la RCI. Ainsi, la pression sur les ressources naturelles s’accentue fortement par endroits et les tensions communautaires sont de plus en plus palpables sur le terrain. Même si les actes violents entre communautés sont encore limités pour le moment, les risques d’affrontements augmentent significativement d’autant que ces tensions communautaires sont voulues et entretenues par les GANE afin de détruire la cohésion sociale qui a prévalu globalement jusqu’à présent, et ainsi favoriser leur implantation et leur hégémonie durablement sur le terrain. Cette instabilité sécuritaire grandissante impacte fortement les moyens d’existence des populations rurales dépendantes de l’agriculture et de l’élevage :

• Les axes habituels de mobilité du bétail au niveau intra et inter-frontaliers sont fortement perturbés.
• De fortes concentrations de bétail sont observées à plusieurs endroits,
• La très forte stigmatisation des éleveurs transhumants,
• La réduction des espaces pastoraux et de l’accès aux ressources naturelles pour le bétail engendre de plus en plus de dégâts et de conflits fonciers incluant des éleveurs locaux et transhumants.
• Les circuits habituels de commercialisation du bétail s’adaptent en permanence à l’évolution du contexte, entrainant des changements conséquents dans les activités économiques des infrastructures marchandes et la disponibilité en viande d’une zone à l’autre.
• Globalement, le prix de la viande augmente dans le nord de la Côte d’ivoire du fait d’un ratio entre l’offre et la demande moins favorable. Ces changements ne sont pas sans conséquences, globalement négatives, sur les recettes des collectivités territoriales et les revenus des acteurs de la filière.

Tous ces éléments sont de nature à fragiliser le sous-secteur de l’agropastoralisme dans cette zone transfrontalière et à réduire sa contribution significative à l’économie locale. Au-delà, c’est la résilience et la cohésion sociale des communautés qui sont menacées dans certaines parties.

 

Au vu de tous les enjeux qui se posent dans cette zone, une articulation des différents dispositifs existants, autour de la gestion de la filière agropastorale, de la prévention des conflits et sur les enjeux économiques de la mobilité pastorale pour ces territoires, s’impose comme une nécessité qui permettra d’apporter des solutions coordonnées et concrètes sur le terrain.

L’objectif global de la rencontre est de renforcer les dynamiques de coopération autour de la filière agropastorale dans les territoires transfrontaliers du Mali/Burkina-Faso/Côte d’Ivoire et prévenir les conflits d’accès aux ressources pastorales et sur les enjeux économiques de la mobilité pastorale pour ces territoires.

 

Aux termes de trois jours d’intense travaux, présentations débats et échanges, les différents acteurs ont pu mettre en place une feuille de route pour exploiter les synergies et communiqué que vous retrouverez en fin de cet article.

 

Communiqué final

TDRs de la rencontre 

Presentations diffusées lors des travaux